Inutile de chercher l’arc-en-ciel ! À Perpignan, point de rainbow flag flottant dans la tramontane. À équidistance de deux hot spots, Montpellier et Barcelone, l’ancienne capitale continentale du royaume de Majorque semble cantonnée au placard.
Le tour des adresses de la trentième ville de l’Hexagone se réduit à un sauna (L’Équateur), un bar (El Medio, avec son agréable terrasse sur les berges de la Têt), deux clubs (L’Uba à Perpignan et Le Pot Chic au Canet-en-Roussillon) et à une poignée d’enseignes friendly.
Même si la grande affaire du moment est l’inauguration imminente d’un cruising bar (Le Backstage), c’est à se demander si cette aire urbaine de 300 000 âmes n’échapperait pas aux statistiques attribuant 7 % au moins d’homos à toute population.
Les crépitements de Grindr rassurent : ce trait d’union entre les Corbières, les Pyrénées et la Méditerranée grouille de gays. « Mais ils se montrent discrets », ne peut que concéder Pascal, 51 ans. Pour cette figure locale surnommée la « Mother queen de Perpignan », l’ancienne ville-forteresse « est comme ses nombreux patios : à l’extérieur, elle est rugueuse, nonchalante, mais à l’intérieur, elle renferme des trésors ! »
La capitale de la Catalogne française ne manque effectivement pas de charme. Au point qu’à cinq heures de Paris en TGV, la gare la plus méridionale de nos métropoles, que le peintre et sculpteur Salvador Dalí voyait comme « le centre cosmique du monde », constitue le point de départ vers une destination au dépaysement garanti.
Pour son climat caliente, son architecture chatoyante, ses venelles entremêlées, ses bodegas enfiévrées, son quartier gitan pittoresque, sa proximité avec l’Espagne et la charmante ville de Collioure, sa plage naturiste du Bocal-du-Tech à une quinzaine de bornes, ses rugbymen septuples champions de France, son formidable festival de photojournalisme en septembre et l’aisance avec laquelle les Perpignanais (souvent de beaux mecs) engagent la conversation.
Alors, bien sûr, « il n’est pas conseillé de tenir son copain par la main ou de lui rouler une pelle en public, prévient Jean-Marc, 39 ans, Perpignanais de toujours. Mais c’est aussi valable pour les hétéros. C’est une ville ouverte, mais pétrie de traditions. »
Notre sélection d'adresses
La plus engagée
Life LGBT 66
52, rue du Maréchal-Foch.
Fondée il y a trois ans, l’association que préside Stéphane Lossilla ne se contente pas de lutter contre les discriminations en multipliant les initiatives militantes, elle anime aussi la vie gay perpignanaise en organisant toutes sortes d’événements à ne pas rater. Son site est le portail gay de référence.
Le plus bodega
Le Figuier
7, rue du Figuier, 04 68 63 14 82
Sur une adorable place où semble battre le cœur de la vieille ville, la quintessence des bodegas espagnoles. Des tables sous des figuiers, des ardoises pleines de tapas, des verres qui n’en finissent pas de trinquer, de grands éclats de rire et du personnel qui reçoit comme à la maison.
Le plus gai
La Table
5, rue de la Poissonnerie, 04 68 28 53 21
Dans une de ces ruelles qui font du centre-ville un labyrinthe où il est si délicieux de s’abandonner, un resto canaille. On y vient autant pour se régaler de plats bons et bon marché que pour rire des facéties de Jacques, l’un des deux patrons qui ne cache rien de ses préférences… culinaires.
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